"Playing on notions of erasure in historical narrative, Tnani deploys the trace as a semiotic index, a sign for the remnant or memory left behind by the act of erasure..."
Elmarsa Tunis a le plaisir de présenter Dans l'intervalle entre monument et document, une exposition personnelle de Ali Tnani organisée par Marie Cantos & Aziza Harmel.
Dans les dessins, installations, programmes et photographies d'Ali Tnani, la question de la trace a toujours été présente, depuis ses séries sur les «restes» (Lieu du reste, Cartographie du reste ou, plus récemment, It has never been to survive présenté ici) jusque dans les vibrations pigmentaires des « dessins aspirés » (cf. ici les dessins Sans-titres présenté dans l'exposition Les Contre-ciels), en passant par les œuvres multimédia telles que Data Trails (2014). Cet intérêt pour la trace, indicielle ou rémanente, est le corollaire d'une réflexion que développe l'artiste sur la notion de « contre-espace » au sens de l'hétérotopie foucaldienne, c'est-à-dire des « espaces autres ». Ces « contre-espaces » sont à la fois plastiques et politiques : y émergent des contradictions qui permettent de questionner ce que peut être l'utopie - au sens propre, étymologique (u-topos) - à l'heure de l'ultra-connexion. Ils permettent également de faire signe des traces fantomatiques de l'histoire, celle qui a été écrite, et celle qui se réécrit actuellement et se réécrira encore dans le futur. Extrait du texte par Marie Cantos