"Survivances c'est avant tout une mémoire personnelle qui s'ouvre vers un processus d'identification chez le spectateur."
Fakhri El Ghezal est né en 1981 à Akouda en Tunisie où il vit et travaille. Il est diplômé en Arts Plastique à l'Institut Supérieur des Beaux arts de Tunis et a obtenu un Master en Art et Communication de la faculté des Beaux-Arts à Nabeul, Tunisie. Il participe à de nombreuses expositions en Tunisie et à l'étranger, notamment à des biennales comme la Biennale d'Art Contemporain dans l'espace Publique à Marseille, France en 2013 et à la 7ème Rencontres Africaines de la Photographie de Bamako, Mali où il fait sa première apparition majeure. Ses travaux ont été exposés en 2013 à l' occasion de l'exposition de groupe 'View of Tunisia' au Quartier d'Afrique, voies off à Arles en France. La même année il participe à l'exposition 'Le Printemps Quand Même' à Halles de Schaerbeek à Bruxelles, Belgique. Fakhri El Ghezal a également collaboré en 2013 avec la galerie Elmarsa à l'occasion de la foire d'art contemporain Art Dubai. Depuis 2012, il est membre actif du collectif Politics qui expose à Tunis et à l'étranger tel qu'au Centre national des arts vivants de Tunis en 2012 et à la Galerie Talmart à Paris en 2013. Ses œuvres font partie de nombreuses collections privées en Tunisie, en France, en Allemagne et au Moyen Orient ainsi que des collections publiques.
Fakhri El Ghezal est photographe, vidéaste et plasticien. Son travail valse entre euphorie documentaire et fiction afin d'inciter le spectateur à réagir et s'impliquer. Chez l'artiste la captation du réel est une nécessité, il est épris d'une conquête absolue du quotidien et le déplace de son contexte pour migrer vers une plasticité familière et singulière à la fois. Son travail plein d'humour pose un regard sur l'espace géopolitique et questionne notre relation aux médias, à notre identité. La plupart du temps ses modèles sont des connaissances, des amis, des rencontres. C'est un travail qui a besoin de l'autre pour exister. Fakhri El Ghezal s'immerge totalement dans la vie, le quotidien et l'identité de son modèle. Chaque détail, chaque couleur, chaque forme est réinventée au gré de l'instant. Ainsi chaque prise est une expérience différente.
Nidhal Chamekh
Né en 1985 à Dahmani en Tunisie, Nidhal Chamekh est artiste plasticien et peintre de formation. Il a poursuivi ses études aux Beaux-Arts de Tunis et ceux de Paris et réalise actuellement sa recherche doctorale à la Sorbonne. Les quartiers populaires de Tunis où il grandit et la persécution de sa famille militante vont avoir un impact profond sur son art. Il vit et travaille actuellement entre Paris et Tunis.
Son discours, essentiellement fragmentaire, qui n’est pas sans rappelé la liberté du dadaïsme, puise dans toutes les époques et confondent les espaces et les cultures. On pourrait considérer son travail comme un outil pour «échantillonner» le chaos de l’histoire. Il s’agirait en somme de créer des plans capables d’opérer certaines «coupes du chaos» pour constituer une sorte d’archéologie sociale et culturelle visant à rendre sensible la complexité historique des images. Il s’agit aussi d’introduire le montage comme une façon de voir la temporalité sociale et recueillir dans un espace donné la dislocation visuelle du monde.
Nidhal Chamekh est un artiste plasticien troublant. Sa recherche plastique se déploie autour de formes complexes et fragmentées dont le sens est souvent flou ou presque absent. En effet, ses dessins évoluent par accident, sans une logique préétablie qui soude une forme à une autre. Il y a un éclatement et un inachèvement cruels des formes qui révèlent “les déficiences” du dessin. Le dessin se veut ainsi un constat au plus proche de la réalité et permet surtout de réduire l’écart entre l’observation et le moment de création…
Pour construire son travail, l’artiste use de la technique de montage d’images. Le montage est une façon de voir et construire la temporalité sociale et recueillir dans un espace donné la dislocation visuelle du monde.
Nidhal Chamekh semble maitriser le travail d’un archéologue. Son travail peut se définir comme un outil pour «échantillonner» le chaos de l’histoire. Il s’agirait en somme de créer des plans et des «coupes du chaos» pour constituer une sorte d’archéologie sociale et culturelle visant à rendre sensible la complexité historique des images.